Disgust is the healthiest, and to the red ray of dusk
I prefer a gas-lamp in a sordid bar,
With girls on green couches, bare-breasted,
Kissing stupid strangers’ lips.
Ugliness is the infernal thing that can stir the soul,
And we have truly ceased loving women
With a languid gaze, like a nude by Fragonard.
–. Let us prefer flaunted flesh to great art
(Which, as we know, consists of great machines
In which queens, virgins, murderesses move,
Joan of Arc or Catherine de’ Medici,)
I don’t dispute their indefinable charms,
That’s everyone’s right –. But the more we plunge into the chasm,
The more the concept pervades our brain;
For beneath the oceans’ eternal depths,
In the blackest, bitterest of abysses,
The pearl sleeps among the monsters and the weeds;
The violet, beneath the rotted heap of bouquets,
Exudes a sweet scent that intoxicates intensely.–
It’s the hideous, then, that’s the sole element –
The crucible from which a world of an abyss escapes
Whose form is ugliness, whose essence the Sublime.
– . –
That is why I like recreating myself in ghastliness,
And when my weary mind refuses to create,
I go to those forbidden haunts where drunkenness is flaunted
To find for my brain the divine caress
Given to our gaping heart by the misunderstood
–. Bleak, vast revelation of Nothingness.
(L’horreur c’est le plus sain, et je préfère au rouge
Rayon d’un crépuscule un bec de gaz de bouge
Avec, sur des bancs verts des filles les seins nus
Baisant les lèvres de stupides inconnus.
Le laid c’est l’infernal qui sait remuer l’âme,
Et nous avons vraiment fini d’aimer la femme
A l’oeil languide ainsi qu’un nu de Fragonard.
–. Qu’on préfère la chair à l’étal, au grand art
(Qui consiste l’on sait en de grandes machines
Où se meuvent des reines, vierges, assasines
Jeanne Darc ou Cathérine de Medicis,)
Je n’en discute pas les charmes indécis,
C’est le droit de chacun –. Mais plus au gouffre on plonge
Plus dans notre cerveau le conceps s’allonge;
Car sous les profondeurs eternelles des mers
Dans les abîmes les plus noirs, les plus amers,
La perle dort parmi les monstres et les herbes;
La violette sous le tas pourri des gerbes
Répand un doux parfum qui grise fortement.–
Donc c’est que le hideux c’est l’unique élément –
Le creuset d’où s’échappe un monde d’un abîme
Dont la forme est le laid et le fond le Sublime.
– . –
C’est pourquoi dans l’affreux j’aime a me recréer
Et quand mon esprit las se refuse a créer
Je vais aux lieux bannis où s’étale l’ivresse
Pour mon cerveau chercher la divine caresse
Que donne l’incompris à notre coeur béant
–. Révélation morne et grande du Néant.)
Emile Bernard published the poem, with some changes, in
Le voyage de l’être. Poèmes d’évolution, under de title ‘
A Vincent van Gohg’ [sic] with above it the note ‘On sending him croquis’ (En lui envoyant des croquis). See Bernard 1898, pp. 76-77. Cf. exhib. cat. New Brunswick 1988, p. 24.