j’ajoute encore à la hâte un mot pour toi, il y a juste un an que j’ai eu cette attaque, j’ai certes aucune raison pour m’en plaindre trop alors qu’actuellementa cela va mieux. Mais de temps à autre il est à craindre que cela revienne pourtant. Et cela laisse la tête dans un état latent de sensibilité.
J’espère que tu aimeras un peu une toile que je fais pour la mère et toi de ces jours ci. C’est une repetition d’un tableau pour Theo, des femmes recoltant des olives.1 De cette derniere quinzaine j’ai travaillé dur sans cesse.
Il y a un tableau que Whistler a fait de sa mère3 qui est comme cela. Mais surtout dans nos vieux tableaux Hollandais nous trouvons cela parfois. Lorsque je pense à la mère elle me parait être ainsi elle aussi.
Il ne fait pas toujours bien gai ici et mes compagnons d’infortune s’embêtent assez souvent mais il y a beaucoup de resignation ici et de la patience. Mais beaucoup d’entre eux ne font rien, ils restent absorbés toute la journée et moi je crois quelquefois que s’ils etaient dans un asile où le travail manuel etait obligatoire ils s’en trouveraient mieux. A bientôt, en pensée je t’embrasse.