je t’écris encore un mot pour expliquer qu’il manque à l’envoi de toiles (que tu auras déjà) 3 études puisque le rouleau en les ôtant coutait fr. 3.50 de moins de transport. Je les enverrai donc prochaine occasion – ou plutôt ils partent aujourd’hui avec d’autres toiles – les suivantes.
Champ de blé1
Champ de blé et cyprès2
idem.3
le lierre4
plus alors les trois études susmentionnées, Coquelicots9 – Effet de nuit10 – lever de lune.11 Bientôt je t’envoie quelques toiles plus petites avec les 4 ou 5 études que je voulais donner à la mère et la soeur. Ces etudes sèchent à present. C’est des toiles de 10 et de 12, reductions du champ de blé & cyprès,12 Oliviers,13 Faucheur14 et Chambre à coucher15 et un petit portrait de moi.16
Cela leur fera un bon commencement et je crois qu’à toi comme à moi cela nous donnera quelque plaisir de faire en sorte que la soeur ou les soeurs aient une petite collection de tableaux. Je ferai à leur intention des reduction des meilleures toiles, ainsi je voulais aussi qu’elles eussent la vigne rouge et verte, les maronniers roses, l’effet de nuit que tu as exposé.17
Tu verras que je gagne un peu en patience et que perséverer sera une suite de ma maladie. Je me sens plus dégagé de bien de preoccupations.
Tu m’enverras un jour, quand ca te conviendra, la vigne rouge et d’autres toiles dans ce but lorsque tu auras vu les 5 que j’ai faites.
à Présent pour ce faucheur – d’abord je croyais que la repetition en grand format que je t’envoie était pas mal – mais ensuite lorsque les jours de mistral et de pluie sont venues j’ai préféré la toile faite sur nature qui me paraissait un peu drôle.18 Mais non, quand il fait un temps froid et triste c’est precisement celle là qui me fait ressouvenir de cette fournaise d’été sur les blés chauffés à blanc et donc l’exagération n’y est pas tant que ça.
le père Peyron est revenu et a causé avec moi de ce qu’il t’avait vu et disait que sans doute ta lettre m’apprendrait tous les details de la conversation qu’il avait eu avec toi.19 Que dans tous les cas le résultat était qu’il serait sage d’attendre encore ici. Ce qui étant aussi mon avis, va sans dire.
Neamoins si une attaque revient je persiste à vouloir essayer un changement de climat et retourner même pour un pis aller dans le nord.
M. Peyron disait que tu avais l’air de te bien porter ce qui me fait plaisir.
J’ai reçu les 10 tubes de blanc20 mais il m’en faudra aussitôtpossible encore une douzaine blanc de zinc
2
grand
tube
Cobalt
1
,,
,,
Emeraude
1
,,
,,
Chrome 1
1
petit tube carmin
Car il y a de beaux effets d’automne à faire.
Je me sens à présent tout à fait normal et ne me souviens plus du tout de ces mauvais jours.
Avec le travail et une nourriture très regulière cela durera probablement pendant assez longtemps comme ci comme ça et quand même je ferai aussi mon travail sans que cela paraisse. Car fin du mois tu recevras encore une douzaine d’études.
Est ce que je me trompe mais ta lettre me parait tarder bien longtemps cette fois ci.
Malheureusement les vignes manquent ici, sans cela je m’étais promis de ne faire que ça cet automne. Il y en a bien mais pour cela il aurait fallu aller loger dans un autre village.
Par contre les oliviers sont fort caracteristiques et je lutte pour attraper cela. C’est de l’argent tantot plus bleu tantot verdi, bronzé, blanchissant sur terrain jaune, rose, violacé ou orangeâtre jusqu’à l’ocre rouge sourde.21
Mais fort difficile fort difficile. Mais cela me va et m’attire de travailler en plein dans de l’or ou de l’argent. Et un jour peutêtre en ferai je une impression personelle comme le sont les tournesols pour les jaunes.22 Si j’en avais eu cet automne.– Mais cette demi liberté empêche souvent de faire ce qu’on sent pouvoir cependant. Patience cependant me diras tu et il le faut bien.
Dis bien des chôses à Jo et porte toi bien et écris bientôt s.v.p.