Je suis un peu inquiet que tu n’aies pas reçu ma lettre qui contenait un bon de f
r 10.–
1 Généralement tu écris de suite après réception, sans cela je dirais que tu n’aies pas eu le temps. Je me reproche que je t’écris si rarement, mais écrire des lettres m’est dans le dernier temps extrêmement difficile, je ne sais pas à quoi cela tient. J’ai reçu en parfait état ton
1r:2 dernier envoi que je trouve extrêmement beau. Sont ce des choses que tu avais mis de côté exprès pour les laisser sécher, car je trouve dans la pluspart de ces toiles plus de clarté d’expression et un si bel ensemble. Le sous bois avec les arbres entourés de lierre,
2 la promenade à Arles
3 & les champs avec les jardins au printemps
4 sont bien beaux, ceux çi et encore d’autres sont montés maintenant sur des chassis dont nous avons enlevé ceux qui s’y trouvaient et sont actuellement chez Tangui. Ils font très bien dans le cadre. Tangui lui-même les aime beaucoup aussi. Je trouve que tu
1v:3 choisis de beaux sujets pour tableaux, ces arbres touffus pleins de fraîcheur et baignés dans la lumière du soleil sont merveilleusement beaux. Si tu vivais dans un entourage entièrement à ton gout et que tu étais entourés de gens que tu aimais & qui te rendaient ton amitié, je serais très content car tu ne peux pas mieux travailler que tu le fais. et quelle quantité de belles choses n’as tu pas produites. Il est heureux que ta santé va bien. M
r Peyron m’écrivait dernièrement qu’il trouvait ton état très satisfaisant.
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1v:4 Espérons que cela ira de mieux en mieux.
Les parents de Jo sont içi en ce moment, la mère chez nous & le père chez André.
6 Surtout pour Jo c’est une bonne distraction et cela la force à prendre du mouvement ce qui parait être nécessaire. Elle a bonne mine & est seulement un peu faible. Moi j’ai l’air d’un cadavre, mais j’ai été voir Rivet qui m’a donné toute espèces de drogues qui ont cependant cela de bon qu’elles ont fait cesser ce toux qui me tuait. Je crois que cela est passé maintenant. C’est le changement de vie et avec la façon dont je suis soigné maintenant je vais, une fois le mal passé, reprendre des forces. Hier nous avons été tous à S
t Germain. oh que la campagne est pourtant belle. Pourquoi les gens vont ils s’esquinter dans les villes quand ils pourraient respirer de ce bon air qui redonne la vie. Est ce que tu sors quelquefois maintenant de l’établissement?
Ecris moi quand tu peux – dis moi un peu comment cela va, ne travaille pas trop. Bonne poignée de mains, aussi de Jo.
Merci mille fois du bel envoi.