9Je me rappèle avoir vu il y a longtemps
10une chose qui m’a frappé beaucoup.
11Dans la Rue des petits caraux
2 je
12voyais un attelage très lourd qui
13devait monter cette rue. Le cocher
14tapait à coup redoublés sur ses
15quatre chevaux, mais au beau milieu
16les chevaux éreintés refusaient d’aller
17un pas en avant. Il les fit donc retourner
18et revenu en bas de la rue, presque sans
19les faire reposer
/ il retourna
1v:2
20de nouveau et parvint sans difficulté
21en haut de la rue.
3 J’aimerais bien que
22tu me dises un peu comment tu es
23traité dans la maison & comment est
24la nouriture etc. M
r Salles disait
25beaucoup de bien de ce qu’il avait vu.
26Celui là a été parfait, il m’a écrit une
27longue lettre pour me rendre conpte de
28sa visite. Comme je ne sais que par ta dépêche
29que tu es parti j’ignore s’il t’a accompagné
30comme il se le proposait.–
4 Il y a au Salon
31un très beau tableau de Raphaelli, deux
32buveurs d’absinthe.
5 Je le trouve le plus fort
33quand il peint ces déclassés quoique le
34portrait de deux jeunes filles en blanc soit
35peut être le meilleur portrait du Salon.
6
36Zorn a des baigneuses au bord de la mer,
7 un
37peu dans le genre d’en Arcadie de Harrison
38que tu te rappèles peut être.
8 Il y a une naissance
39du Christ d’Uhde, tryptique,
9 où il y a un
40joli sentiment. Dans tout ce bazar il y a bien
41peu de chose d’intéressant. Je suis tout de ton avis
42qu’il ne faut pas croire uniquement à l’impressionisme
10
43mais encore faut il qu’il y ait ce côté individuel
44qui manque à presque tout ce qu’il y a au Salon
_