1r:1
Mon cher Theo
Je te remercie beaucoup de ta lettre, du billet de 100 fr. y inclus et egalement du mandat de 50 fr.
Je crois moi que Gauguin s’était un peu decouragé de la bonne ville d’Arles, de la petite maison jaune où nous travaillons et surtout de moi.1
En effet il y aurait pour lui comme pour moi des difficultés graves à vaincre encore ici.
Mais ces difficultés sont plutôt en dedans de nous mêmes qu’autrepart.
En somme je crois moi qu’ou bien il partira carrément – ou bien qu’il restera carrément. Avant d’agir je lui ai dit de réfléchir et de refaire ses calculs.
Gauguin est très fort, très createur, mais justement à cause de cela il lui faut de la paix.
 1v:2
La trouvera-t-il ailleurs s’il ne la trouve pas ici.
J’attends qu’il prenne une decision avec une sérénité absolue.– Bonne poignee de main.

Vincent

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