9J’apprends avec
10peine que tu ne te trouves pas
11bien. Tu dois avoir trop travaillé
12& oublié par là de soigner ton
13corps comme il le faut. Je suis
14content que ta lettre
1 soit arrivée
15encore aujourd’hui car tout à l’heure
16j’aurais été parti pour Bruxelles
2
17& tu aurais eu à attendre au moins
18encore deux jours. Quel financier
1r:2
19que tu fais! ce qui me chagrine
20c’est qu’avec tout cela tu te trouves
21toujours dans la misère, par ce que
22tu ne peux pas t’empêcher de faire
23pour les autres. J’aimerais bien te voir
24plus égoiste jusqu’à ce que tu
25sois en équilibre. Tu comprends que
26le père Thomas m’a envoyé promener
/
27il faudrait que cela soit toi-même –
28qui eût fait la démarche
/ & encore.
29Maintenant tâchons de nous en
30tirer tout de même, les autres viendront
/
31tout seul, nous chercher. Ce qui te
32feras plaisir c’est que j’ai vendu le
33grand tableau de Gauguin, les Bretonnes
/3
34qui a été déposé chez Diot.
4 Je
35lui envoie pour cela f
s 500– & il sera
36donc à flot pour l’instant, mais
37viendra t il te rejoindre? Cette
1v:3
38semaine de Haan vient rester avec
39moi
a, dont je suis bien aise, car il est
40probable que c’est lui qui fera d’içi
41quelque temps le noyau du groupe
42des jeunes içi.
5 Dans ta lettre précedente
43tu as l’air de croire que ces gens ont
44le tranchant des questions d’art de la
45façon des Hollandais,
6 mais c’est de ma
46faute que tu aies eu cette impression.
47Quand je te disait qu’il savent analiser
48un tableau en faisant la part de sentiment
/
49de la technique etc
_ je n’ai pas voulu dire
50autant qu’ils séparent les qualites, mais
51plustot je voulais te dire la singulière
52clareté d’esprit qu’ils ont de ne pas
53confondre les choses. Surtout Isacson m’a
54l’air d’un vrai savant. Ils ont reçu des
55tableaux & études faites en Hollande
/
56fort bien, mais un peu noir. Ils ont
1v:4
57l’intention de rester l’hiver à Paris &
58de partir pour la campagne aussitôt
59que le temps permet de travailler dehors.