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693 To Eugène Boch. Arles, Tuesday, 2 October 1888.

metadata
No. 693 (Brieven 1990 696, Complete Letters 553b)
From: Vincent van Gogh
To: Eugène Boch
Date: Arles, Tuesday, 2 October 1888

Source status
Original manuscript

Location
Amsterdam, Van Gogh Museum, inv. nos. b598 a-c V/1962

Date
Date of postmark: 2 October 1888.

Additional
The envelope this letter came in has survived. On the front is the postmark ‘ARLES BOUCHES DU RHONE 4E 2 OCT 88.’, and on the back ‘FRAMERIES 4 OCTO 6-M 1888.’ Two postage stamps, one of 10 and one of 15 centimes. The address reads: ‘Monsieur F. Bock/ artiste peintre/Chez M. Moriau/Rue de la Station/ Frameries (par Mons)’.

Ongoing topics
Gauguin coming to Arles (602)
Boch’s visit to Theo (673)

Sketches

  1. The public garden (‘The poet’s garden’) (F - / JH 1584), letter sketch
  2. Starry night over the Rhône (F - / JH 1594), enclosed sketch (inv. no. b598 b V/1962)

original text
 1r:1
Mon cher ami Bock,
Merci bien de votre lettre qui m’a fait bien plaisir. Je vous en félicite de ne pas avoir hésité cette fois-ci – et d’avoir attaqué le Borinage.1 Voilà un champ où vous pourrez travailler votre vie durant tant le paysage extraordinaire que la figure.
Les scloneusesa en loques de fosse sont surtout superbes. Si vous allez jamais au Petit Wasmes voulez vous vous informer si Jean Baptiste Denis (cultivateur) et Joseph Quinet (charbonnier)2 y vivent encore et leur dire de ma part que je n’ai jamais oublié le Borinage et que j’aurais toujours encore envie de le revoir. Maintenant j’ai à vous raconter du neuf c.à.d. que j’ai enfin meublé la maison et que j’ai de suite meublé une chambre à coucher pour Gauguin aussi ou pour quiconque viendra.
La maison est bien plus gaie maintenant qu’elle est meublée. Après j’ai travaillé d’arrache pied car l’automne est sans vent et superbe. Aussi ai je en train 7 toiles de 30 carrées. Tout d’abord le café de nuit où j’ai logé, avec effet de lampes – peint la nuit.–3
 1v:2
3 vues du jardin public devant ma maison.

[sketch A]
En voici une de ces vues. Un buisson de cyprès ou de Cèdre en boule. d’un vert bouteille. Dans le gazon vert citronné.
Derriere une rangée de lauriers roses et 2 figurines. Un ciel bleu de cobalt cru.4 Vous voyez que c’est encore bien plus simple qu’auparavent.
Puis des terres labourées, un paysage avec rien que les mottes de terre, les sillons couleur d’un vieux sabot sous le ciel myosotys avec des flocons blancs.5
Puis une vue de ma maison et de l’entourage ensoleillé de souffre, le ciel cobalt dur et clair.–6 Cela c’est d’un difficile!
Puis une vue du café sur la Place du forum où nous avions l’habitude d’aller, peint la nuit.–7
Puis enfin une etude du Rhône, de la ville eclairée au gaz et se refletant dans la rivière bleue.
Avec le ciel etoilé dessus – avec la Grande Ourse – à scintillement rose et vert sur le champ bleu de cobalt du ciel nocturne tandis que la lumiere de la ville et ses reflets brutals sont d’un or rouge et d’un vert bronzé.  1v:3 Peint la nuit.–8
Le jardin aux lauriers roses et au buisson en boule est empâté comme de la barbotine.9
Votre portrait est dans ma chambre à coucher avec celui de Milliet le zouave que je viens de faire.10 Je voudrais bien vous prier de me faire un échange d’une de vos etudes des charbonnages.11 attendez, je vous enverrai de mon côté d’abord une étude alors, queb je serai sûr que cela en sera une qui vous paraitra tout inconnue. Car si vous voyiez les études de nuit vous aimeriez peut etre mieux cela que les etudes de soleil. Enfin laissez moi faire. Car j’espère bien que nos rapports une fois commencés dureront toujours.
Car tout ce que vous ferez va m’interesser extraordinairement puisque j’aime tellement ce triste pays du Borinage qui toujours me sera inoubliable.
Si je viens à Paris l’année prochaine alors je suis à peu près decidé de pousser jusqu’à Mons. Et peutetre jusqu’à mon pays pour y prendre des endroits connus d’avance. Ainsi dans le Borinage Marcasse ou St Antoine au Petit Wasmes.12 Et puis la cour de l’Agrappe chez vous à Frameries.13 C’est en somme dans le Borinage que j’ai pour la première fois commencé à travailler sur nature. Mais naturellement tout cela je l’ai depuis longtemps détruit.
Mais cela me remue le coeur qu’enfin tous ces endroits vont être peints.–
Vous allez voir comme les idées vous viendront. Je vous ecris très à la hâte mais je voulais répondre de suite.
 1r:4
Ci inclus un bien mauvais croquis de la nuit etoilée.14 Tous ces tableaux sont des toiles de 30 carrées.15
Eussiez vous resté ici jusqu’à présent vous auriez remporté d’autres etudes. Car je vous dis, la nature a été extraordinairement belle. J’ai plus d’une fois fait une toile de 30 dans la journée mais alors c’etait que dès le matin jusqu’au coucher du soleil je n’ai bougé de la seance que pour manger un morceau.
Mon frère m’a écrit qu’il vous avait vu en passant. Eh bien l’année prochaine j’espère bien que nous nous reverrons, n’oubliez surtout pas de m’écrire votre adresse si vous changiez de place ou de me donner au juste votre adresse permanente, à la Louvière si j’ai bonne memoire.16 Car cela sera excellent de travailler avec continuité dans les charbonnages et puis, pour voir tout autre chôse, venir au pays des lauriers roses et du soleil de souffre.
Est ce que votre soeur17 va faire les charbonniers aussi. Il y a bien là du travail pour deux. J’estime qu’il soit bien heureux pour vous que vous soyez à deux pour faire de la peinture dans votre maison.
Eh bien je dois aller travailler dans la vigne près de Mont Major. Elle est toute pourpré jaune vert sous le ciel bleu, un beau motif de couleur.18 Bonne poignée de main et bon courage et bien du succes pour le travail.

t. à v.
Vincent

Excusez ma grande hâte, j’ai meme pas le temps de relire la lettre.–
 2r:5 [sketch B]  2v:6  3r:7  3v:8
translation
 1r:1
My dear friend Boch,
Many thanks for your letter, which gave me great pleasure. I congratulate you on not having hesitated this time — and on having tackled the Borinage.1 That’s a field in which you’ll be able to work for the whole of your life, the extraordinary landscape as well as the human figure!
The female thrutchers in pit-rags, in particular, are superb. If you ever go to Petit-Wasmes, would you find out if Jean Baptiste Denis (farmer) and Joseph Quinez (miner)2 are still living there, and tell them on my behalf that I’ve never forgotten the Borinage, and that I’ll always have a wish to see it again? Now I have to tell you some news, that is that I’ve at last furnished the house and that I immediately furnished a bedroom for Gauguin as well, or for whoever will come.
The house is much more cheerful now that it’s furnished. Afterwards I worked at full tilt, because the autumn is windless and superb. And so I have 7 square no. 30 canvases on the go. First of all the night café where I stayed, with lamp effects — painted at night.3  1v:2
3 views of the public garden in front of my house.

[sketch A]

Here’s one of those views. A round cypress or Cedar bush in bottle green. In the lemony green lawn.
At the back, a row of oleanders and 2 small figures. A blue sky in raw cobalt.4 You can see that it’s much simpler than before.
And ploughed fields, a landscape with nothing but clods of earth, the furrows the colour of an old clog under the forget-me-not sky with white flecks.5
And a view of my house and its surroundings under a sulphur sun, the sky hard, bright cobalt.6 That’s a difficult one!
And a view of the café on place du Forum, where we used to go, painted at night.7
And lastly, a study of the Rhône, of the town under gaslight and reflected in the blue river.
With the starry sky above — with the Great Bear — with a pink and green sparkle on the cobalt blue field of the night sky, while the light of the town and its harsh reflections are of a red gold and a green tinged with bronze.  1v:3 Painted at night.8
The garden with the oleanders and the round bush is impasted like barbotine.9
Your portrait is in my bedroom, with the one of Milliet the Zouave that I’ve just done.10 I’d very much like to ask you to do an exchange with me of one of your studies of the coal-mines.11 Wait, I’ll send you a study first then, which I’m sure will be one of those that will seem entirely unfamiliar to you. Because if you saw the night studies, you’d perhaps like them better than the studies of sunlight. Well, let me decide. Because I sincerely hope that our relationship, once embarked upon, will last for good.
Because everything you do will be of extraordinary interest to me, since I so much love that sad region of the Borinage, which will always be unforgettable to me.
If I come to Paris next year, then I’m more or less determined to push on as far as Mons. And perhaps to my own country, to do places there that I knew before. Thus, in the Borinage, Marcasse or St-Antoine at Petit-Wasmes.12 And then the Cour de l’Agrappe, at your place in Frameries.13 In short, it was in the Borinage that I began to work from nature for the first time. But I destroyed all that long ago, of course.
But it touches my heart that in the end all these places are going to be painted.
You’ll see how the ideas will come to you. I’m writing to you in great haste, but I wanted to reply right away.  1r:4
Included herewith a very bad croquis of the starry night.14 All these paintings are square no. 30 canvases.15
Had you stayed here until now you’d have taken away other studies. Because I tell you, nature has been extraordinarily beautiful. More than once I’ve done a no. 30 canvas in a day, but then it was the case that from morning till sunset I didn’t move from the sitting except to eat a bite.
My brother wrote to me that he had seen you in passing. Ah well, next year I sincerely hope that we’ll meet again; above all don’t forget to write me your address if you move house, or give me your precise permanent address — at la Louvière, if I remember rightly.16 Because it will be excellent to work with continuity in the coal-fields and then, in order to see something entirely different, to come to the region of oleanders and the sulphur sun.
Is your sister17 also going to do miners? There’s certainly work for two people there. I believe that it’s very fortunate for you that the two of you both do painting in your house.
Ah well, I have to go to work in the vineyard, near Montmajour. It’s all purplish yellow green under the blue sky, a beautiful, colour motif.18 Good handshake and good luck, and much success in your work.

Ever yours,
Vincent

Pardon my great haste; I don’t even have time to re-read the letter.

 2r:5
[sketch B]
 2v:6  3r:7  3v:8
notes
1. See letter 669, n. 16, for Boch’s stay in the Borinage. Van Gogh addressed the letter care of ‘M. Moriau / Rue de la Station’ (see Additional details). This ‘Moriau’ was François Eugène Morriaux. He lived at 42 rue de la Station in Frameries, and had a tavern (AEM).
a. Also spelt ‘sclauneuses’.
2. When he died in 1895 the miner Joseph Quinez, born in Wasmes, was living in rue Royale in Wasmes; he was married to Amélie Thiébaut, with whom he had previously lived at number 39 rue de Louise (AEM).
3. The night café (F 463 / JH 1575 ).
4. The three no. 30 canvases of the park are The public garden (‘The poet’s garden’) (F 468 / JH 1578 ), Path in the public garden (F 470 / JH 1582 ) and a painting he had previously described as ‘a round cedar or cypress bush’ (689) and soon after this as ‘the garden with the round bush and the oleanders’ (694). The letter sketch The public garden (‘The poet’s garden’) (F - / JH 1584) is after this painting, which is now lost.
5. Ploughed fields (‘The furrows’) (F 574 / JH 1586 ).
6. The Yellow House (‘The street’) (F 464 / JH 1589 ).
7. Café terrace at night (F 467 / JH 1580 ).
8. Starry night over the Rhône (F 474 / JH 1592 ).
9. For ‘barbotine’ see letter 663, n. 7.
10. Eugène Boch (‘The poet’) (F 462 / JH 1574 ) and Paul Eugène Milliet (‘The lover’) (F 473 / JH 1588 ).
11. The exchange with Boch occurred in June 1890; see letter 890.
b. Read: ‘dont’.
12. See letter 151, n. 2, for the Marcasse/Saint-Antoine mine.
13. See letter 151, n. 3, for the Agrappe coal mine.
14. The letter sketch Starry night over the Rhône (F - / JH 1594), after the painting of the same title (see n. 8 above). On the verso there are lines of writing that have been crossed out, a scrap of a letter to Paul Gauguin that was never sent. See RM16 and Jansen et al. 2000.
15. Aside from Café terrace at night (n. 7 above) and the two portraits (n. 10 above), which measure 80.7 x 65.3 cm, 60 x 45 cm and 60 x 49 cm respectively, all the paintings Van Gogh mentions are no. 30 canvases (roughly 92 x 73 cm).
16. Boch’s parents lived in La Louvière.
17. Anna Boch.
18. As we learn from letter 694, Van Gogh was working on The green vineyard (F 475 / JH 1595 ).