Durant le voyage j’ai pour le moins autant pensé à toi qu’au nouveau pays que je voyais.1
Seulement je me dis que plus tard tu viendras peutêtre toi-meme souvent ici. Il me semble presque impossible de pouvoir travailler à Paris à moins que l’on n’aie une retraite pour se refaire et pour reprendre son calme et son aplomb. Sans cela on serait fatalement abruti.
Maintenant je te dirai que pour commencer il y a partout au moins 60 centimetres de neige de tombée et il en tombe toujours.
Arles ne me semble pas plus grand que Breda ou Mons.2
Avant d’arriver à Tarascon3 j’ai remarqué un magnifique paysage – d’immenses rochers jaunes étrangement enchevêtrées, des formes les plus imposantes.
Dans les petits vallons de ces rochers étaient
1v:2 allignés de petits arbres ronds au feuillage d’un vert olive ou vert gris qui pourraient bien être des citronniers.
Mais ici à Arles le pays parait plat.
J’ai aperçu de magnifiques terrains rouges plantés de vignes avec des fonds de montagnes du plus fin lilas. Et les paysages sous la neige avec les cimes blanches contre un ciel aussi lumineux que la neige étaient bien comme les paysages d’hiver qu’ont fait les japonnais.