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1le 14 Juillet 1890

2Mon cher Vincent,
3Nous sommes très content
4que tu n’es plus autant sous
5l’impression des affaires en suspens
6que quand tu étais içi. Vraiment
7le danger n’est pas aussi grave
8que tu le croyais. Si nous pouvons tous
9avoir une bonne santé, qui nous permette
10d’entreprendre ce qui dans nôtre tête
11petit à petit devient une nécessité/ tout
12ira bien. Déceptions certes mais nous ne
13sommes pas à nos débuts & nous sommes  1v:2
14comme les charretiers qui avec tous les efforts
15des chevaux ont atteints presque le
16sommet de la colline, ils tournent bride
17& souvent alors avec un nouvel effort
18ils atteignent le sommet.1 Si seulement nous
19pensions toujours à cela! Nous sommes
20aujourd’hui en train de faire nos malles
21pour partir demain matin à Leyde. Je m’en vais
22de là Mercredi chez Mesdag pour lui parler du
23Corot/2 ensuite à Anvers avec un tab. de Diaz.3
24Quoique les huit jours soient écoulés ces messieurs
25n’ont rien dit à l’égard de ce qu’ils
26pensent faire avec moi.4 Dries au contraire
27c’est montré bien lâche & se trouve vraisemblablement
28sous la domination de sa femme.5 Il a avoué
29bien franchement que tout ce que je faisais vis
30à vis de lui était de l’attirer dans l’appartement
31en dessous de nous pour avoir sa femme comme
32une espèce de bonne. Je ne puis pas croire que
33cela vient de lui. Cependant je ne pensais pas  1v:3
34que sa femme était folle à ce point-là.
35C’est la seconde fois qu’il se retire au
36moment décisif & cependant tu étais là
37quand nous en causions & il me répondait
38carrément que je pouvais compter sur lui.6
39Je n’y comprends rien qu’en mettanta
40cette hesitation sur le compte de sa
41femme. Que bien lui fasse. Sous
42ce pli tu reçois fr 50–_ Si j’avais
43le bonheur de faire des affaires pendant
44mon voyage cela me mettrait encore
45plus à l’aise. Bien bonjour mon
46vieux, d’içi huit jours probablement
47je serai de retour. Bien bonjour de
48Jo & crois moi ton frère qui t’aime_

49Theo


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