1r:1
1Paris le 2 Juin 1890

2Mon cher Vincent,
3La semaine
4dernière j’ai été très occupé
5par cette exposition de Raffaëlli/
6nous restions ouvert jusqu’à
710 h. du soir.1 Sans cela je t’aurais
8déjà répondu à ta dernière
9lettre. J’espère que le pays
10reste te plairea & que ta pension  1r:2
11soit bonne. Chez la mère Siron à
12Barbizon2 on payait fs 5.– ou fs 4.50
13si on y restait longtemps & c’était
14excellent. Quand j’ai été à
15Auvers j’ai diné avec mon ami
16Martin3 dans une auberge qui était
17en bas. Il y avait je crois l’Oise/
18ensuite des champs, la grande route
19et cette auberge était à cette route_
20On y mangeait fort bien à cette
21époque-là & pas chèr.4 Il faut
22que j’y vienne une fois & j’ai
23bien des oreillesb pour ta proposition
24de venir avec Jo & le petit, car je
25me sens bien vidé & la campagne
26me ferait du bien. Mais il faut  1v:3
27aussi aller voir la mère & les
28parents à Jo. Si je peux avoir
293 semaines de vacances à peu près
30nous irions d’abord chez toi et
31ensuite en Hollande.5 Ce serait au
32commencement du mois d’Aout
33probablement. Il ferait beaucoup
34de bien à nous tous d’être un
35peu à la campagne. Ce que tu
36m’écris du docteur Gachet m’intéresse
37beaucoup, j’espère que tu deviendras
38bons amis avec lui. J’aimerais bien
39avoir un ami médecin, car à chaque
40instant on voudrait savoir, pour
41le petit surtout/ d’où proviennent
42des malaises. Il va heureusement  1v:4
43assez bien, mais il y a aujourd’hui
44huit jour, nous étions allé à St Cloud6
45et là nous avons été surpris par un
46torrent de pluie comme je n’en
47ai jamais vu. Le café où nous
48nous sommes refugiés était inondé/
49il y avait bien un pied d’eau_
50Cela & la bousculade le soir pour
51'avoir le train nous a donné des inquiétud[es]
52mais il n’en a eu qu’un fort rume
53& Jo n’a rien eu quoiqu’il eût été probable
54que son lait n’eût plus été bon. Cela
55arrive par les pieds mouillés. Il est
56arrivé içi un paquet de retour de St Remy
57que je t’expédie_ Dr Peyron m’en a avisé
58en demendant de tes nouvelles.7 Nous
59serons heureux d’avoir de tes bonnes
60nouvelles. Si tu étais içi le petit te sourierait
61gentilment. Comme le sourire d’un enfant
62est dégagé de tout autre préoccupation. Bonne
63poignée de mains & bien bonjour de Jo & du petit

63*Theo


51 inquiétud[es] < Text lost due to the edge of the paper.
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