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Mon cher frère
Après une dernière discussion avec Monsieur Perron j’ai obtenu de pouvoir faire ma malle, que j’ai fait partir par petite vitesse. Les 30 kilos de baggages qu’on a le droit d’emporter me serviront à prendre avec moi quelques cadres, chevalet et des chassis &c.
Je partirai aussitôt que tu auras écrit à M. Peyron, je me sens calme assez et je ne crois pas qu’il puisse dans l’état où je suis m’arriver du derangement facilement.
Dans tous les cas j’espère être à Paris avant Dimanche pour passer la journée, que tu auras libre, tranquillement avec vous autres. J’espère bien à la première occasion voir André Bonger aussi.1
Je viens encore de terminer une toile de roses roses contre fond vert jaune dans un vase vert.2
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J’espère que les toiles de ces jours ci nous dedommageront des frais de voyage.
Ce matin comme j’ai été affranchir ma malle j’ai revu la campagne – après la pluie bien fraiche et toute fleurie – que de chôses que j’aurais encore faites.
J’ai écrit également à Arles pour qu’ils expédient les deux lits et les garnitures de lit par petite vitesse.–3 J’estime que cela ne peut couter qu’une bonne dizaine de francs de frais de transport et c’est toujours cela de gagné du débacle. Car à la campagne cela me sera certes utile.
Si tu n’as pas encore répondu à la lettre de M. Peyron veuillez lui envoyer une dépêche, de telle façon que je fasse le voyage vendredi ou samedi au plus tard pour passer le Dimanche avec  1v:3 toi. Ainsi faisant je perdrai le moins de temps pour mon travail aussi, qui pour le moment est terminé ici.
A Paris si je m’en sens la force j’aurais un grand desir de faire tout de suite un tableau d’une librairie jaune (effet de gaz) que depuis si longtemps j’ai en tête.4 Tu verras que dès le lendemain de mon arrivée je serai en train. Je te dis, pour le travail je me sens la tête sereine absolument et les coups de brosse me viennent et se suivent très logiquement.
Enfin à Dimanche AU PLUS TARD, je te serre bien la main en attendant, bien des chôses à Jo.

t. à t.
Vincent.

Probablement la réponse à M. Peyron sera déjà partie, ce que j’espère. J’étais un peu contrarié qu’il y avait quelques jours de retard parceque cela me semble pas utile à quoi que ce soit. Car ou bien  1r:4 je m’enfoncerais dans de nouveaux travaux ici ou bien c’est à present que j’ai le loisir pour le voyage. Passer ici ou ailleurs des journees à ne rien faire c’est là ce qui dans l’état d’esprit où je suis me désolerait. D’ailleurs M. P. ne s’y oppose pas mais naturellement quand on part la position est un peu difficile avec le reste de l’administration. Mais cela va bien et on se separera à l’amiable.5
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