1r:1
Ma chère soeur,
j’ajoute encore à la hâte un mot pour toi, il y a juste un an que j’ai eu cette attaque, j’ai certes aucune raison pour m’en plaindre trop alors qu’actuellementa cela va mieux. Mais de temps à autre il est à craindre que cela revienne pourtant. Et cela laisse la tête dans un état latent de sensibilité.
J’espère que tu aimeras un peu une toile que je fais pour la mère et toi de ces jours ci. C’est une repetition d’un tableau pour Theo, des femmes recoltant des olives.1 De cette derniere quinzaine j’ai travaillé dur sans cesse.
 1v:2
Connais tu la poésie que je t’écris ci contre?2
Il y a un tableau que Whistler a fait de sa mère3 qui est comme cela. Mais surtout dans nos vieux tableaux Hollandais nous trouvons cela parfois. Lorsque je pense à la mère elle me parait être ainsi elle aussi.
Il ne fait pas toujours bien gai ici et mes compagnons d’infortune s’embêtent assez souvent mais il y a beaucoup de resignation ici et de la patience. Mais beaucoup d’entre eux ne font rien, ils restent absorbés toute la journée et moi je crois quelquefois que s’ils etaient dans un asile où le travail manuel etait obligatoire ils s’en trouveraient mieux. A bientôt, en pensée je t’embrasse.

t. à t.
Vincent.

 1v:3
Who is the maid my spirit seeks
Through cold reproof and slanders blight
Has she loves roses on her cheeks
Is hers an eye of calm delight?
No, wan and sunk with midnight prayer
Are the pale looks of her I love
And if by times a light be there
That light was kindled from above
I choose not her mine hearts elect
Amongst those that seek their makers shrine –
In gems and garlands proudly decked
As if themselves were things divine
No, heaven but faintly warms the breast
That beats beneath a broidered veil
And they who come in glittering dress
To mourn their frailty – yet are frail
Not so the form of her I love
and love because her bloom is gone
But ne’er was beauties bloom so bright
So touching as that forms decay
That like the altars wavering light
In holy lustre fades away.

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