1r:1
Holbækgaard pr1 Ørsted.
Jutland.
Danemark.
25 jan. 1889.

Mon cher van Gogh!
En Hollande j’ai réçu votre lettre aimable et à présent, mon voyage fini, je vous rémerçie beaucoup de votre amitié et d’avoir pensé à moi.–
Le séjour chez votre frère m’a fait du bien, et je serais très content si j’ai pu contribuer à diminuer autour de lui cet vide qu’on éprouve si façilement à Paris.–2
Dans votre pays j’ai fait deux copies d’après Rembrandt, “la Suzanne” à la Haye et  1v:2 plus tard “la noce juive” à Amsterdam.3 C’est la prémière fois que j’ai fait des copies et je ne recommençerai pas. Céla ne me dit rien, si ce n’était pas pour avoir un souvenir de ces chef-d’oeuvres magnifiques.
Il-y-a parmi vos compatriotes des peintres du talent et les oeuvres de Mauve, Israels et Breitner m’ont très interéssé, seulement il me semble, qu’ils ne s’efforçent pas assez de voir de leurs propres yeux.–
Quant aux peintres scandinaves je les ai trouvés les mêmes qu’avant mon départ. Parmi les jeunes il-y-en ont bien qui veulent produire quelque chose d’original et  1v:3 qui se rapprochent aux impressionistes, mais ils ont élu un jury reactionnaire et bête qui arrète tout progrès.–4
Je crois q’une exposition impressioniste ferait du bien à Copenhague en nous débarassant de certaines conventions. Nous avons déjà vu Claude Monet et Besnard5 – qu’il viennent d’autres!
À présent on prépare l’envoi pour l’exposition à Paris – on le dit très bien.–6
Je serais content de savoir, si vous restez encore à Arles, si tout va bien là-bas etc. mais probablement vous en avez assez, et cette lettre vous trouvera à Paris.–
 1r:4
Quant à moi, je dois rester içi cet été au moins. S’il est possible à l’hiver prochain j’irai à Paris et j’éspère alors de vous revoir.–
Comment va la santé de M. votre frère? Je vous prie de le saluer de ma part. Je pense bientôt de lui envoyer quelque chose.–7 Adieu – bonne santé et bonne chançe. Je vous serre la main.–

Chr. Mourier-Petersen.

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